Comme à l'accoutumée, en début de saison sportive, l'Académie de football de Kairouan a organisé un tournoi destiné au recrutement d'une jeune élite, constituée de poussins ou de benjamins, selon l'appellation des uns et des autres. Beaucoup d'appelés mais peu d'élus puisqu'on a enregistré la participation d'un grand nombre d'enfants (près de 150) aux matches-tests programmés, en vue de dénicher des talents en herbe. C'était la bousculade aux abords du terrain, de la part des jeunes pretendants désireux de s'exprimer et de s'extérioriser à fond sur la pelouse. Certain piaffaient d'impatience à l'idée d'être lancés dans le bain de cette mini-compétition. D'autres rêvaient de faire étalage de leur don inné de jeunes footballeurs. D'autres encore tenaient à trouver leur voie sur les traces de leurs idoles et de leurs joueurs préférés. Mais tous étaient là aussi pour obéir aux ordres de leurs parents qui croyaient dur comme fer que le football est désormais le chemin le plus court et le plus sûr pour faire une carrière rayonnante et prestigieuse, réussir dans la vie et parvenir à l'opulence et à la célébrité.
Force est de constater que les parents sont toujours prêts à consentir d'énormes sacrifices et à débourser beaucoup d'argent dans l'espoir d'amener leurs enfants à apprendre le football et à parfaire leur don, sous la houlette d'anciennes gloires du football Kairouanais et de techniciens confirmés, à l'instar de Laabidi, Sériati, Chehaibi, Khlil, Nebli et Denden, entre autres. Ils savent pertinemment qu'une fois admis à l'Académie (moyennant une cotisation de 15DT par mois), adoptés et rodés, leurs enfants auront la possiblité d'endosser le maillot aglabide dans la catégorie des écoles (près d'une trentaine) et d'accéder au centre de formation des jeunes footballeurs dans la catégorie des minimes et cadets de la JSK. Une condition sine qua non pour imiter le parcours de leurs aînés, en l'occurrence, les Dhaouadi, Chermiti, Ouertani, Sellami, Kesraoui, Troudi, Yaacoubi, Amara etc... Après tout, il est toujours permis de rêver.
Habib MRABET