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 Le Casino municipal de Kairouan

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Back Again
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MessageSujet: Le Casino municipal de Kairouan   Le Casino municipal de Kairouan EmptyLun 29 Aoû - 14:43

Dès les années 60 des jeunes cinéphiles pour la plupart des Lycéens (Ridha BEHI, Abdelwaheb BOUDEN, Fethi KEMICHA, Hamadi BOUABID, Habib MASROUKI, Ahmed KEDIDI, Ahmed KHECHINE, Larbi ABID..) fondèrent un Club de cinéastes amateurs dans un local contigu à l'Ecole Tarek (occupé par le Conseil du Gouvernorat avant son transfert au nouveau siège sur la route de tunis) et commencèrent avec un engouement et une ferveur hors pair à réaliser des courts métrages qu'ils présentèrent au festival international du film amateur de Kelibia (Fifak)

Rencontre biennale, le Fifak reste la plus importante rencontre des jeunes cinéastes, cinéphiles et étudiants des écoles de cinéma en Afrique.

Au Casino municipal actuellement démoli et c'est bien dommage on projetait des films d'auteur, d'art et d'essais triés sur le volet par le Ciné-club qu'on commentait après projection avec nos professeurs tous les vendredi après midi.

Ma mémoire revient obsessionnellement et se braque souvent sur ce fameux ciné-club particulièrement quand je me rappelle que le meilleur cadeau qu'on offrait à sa petite amie était une carte d'adhésion au ciné-club. Même la fameuse JSK offrait à ses joueurs les années soixante des tickets de cinéma pour un match gagné !!

Ces fameux ciné-clubs lancés dès 1946 qui depuis 1970 ont évolué d'une manière remarquable. Mais la main mise des coopérants sur le choix des films et la domination des débats révoltèrent une nouvelle génération de Lycéens et jeunes professeurs Tunisiens qui mirent fin à cette hégémonie dès 1972.

Pour la petite histoire Youssef ADHOUM avait le mérite d'être le premier a avoir introduit le ciné-club à Kairouan les années soixante qui n'avait pas malheureusement à l'époque d'activités notoires. Ce n'est qu'en 1972 que le légendaire cinéphile Mustapha NAGBOU arriva sur les lieux et le sortit définitivement de sa torpeur.

Tandis que les projections commerciales se faisaient au Casino Municipal (un chef d'oeuvre d'architecture coloniale avec balcons et toit ouvrant unique du genre en Tunisie) dont les prix variaient à l 'époque entre 120 millimes (0,80Euro) les 2 premières rangées, 150 millimes au milieu, 180 millimes à l'arrière et 220 millimes au balcon dont une partie au milieu (loge) est réservée aux notables de la ville (dont M le maire de l'époque Mohsen ATALLAH un grand cinéphile qui ne ratait aucun film) sous la direction de feu Mustapha BEN GHANEM (Pt de la JSK saison 64-65) et par la suite M. Med ZAHI (locataires du Casino), du caissier JOUJOU ensuite M. BEN GHANEM et du placeur AMMAR un beau gosse chéri et adoré par les jeunes filles.

le programme de la semaine était comme ci-après : -Lundi-Mardi : un film western

-Mercredi-Jeudi et vendredi : un film Egyptien ou Hindou largement fréquenté par les "sabbahat" (tisserandes-jeunes filles employés par la maîtresse de maison pour les travaux de tapisserie et de tissage du fameux tapis Kairouan particulièrement les vendredi après midi

-Samedi-Dimanche : un film Européen ou Américain

Durant les fêtes religieuses notamment l'Aïd el kebir, l'Aïd Esseghir, le Mouled ou bien après la proclamation des résultats des examens scolaires "Chehada et sixième" (fin d'études primaires) "1ère et 2ème partie du bac" (5e et 6e secondaire) où la meilleure récompense qu'on reçoit des parents est un ticket de cinéma c'est le tour des jeunes adolescents à qui on programme une séance matinale supplémentaire.

Pour les petits coureurs de jupon en herbe c'est l'occasion en or de voler à sa petite amie le petit bisou de l'Aïd "boussat al aïd" à l'ombre d'un film de Abdelhalim HAFEDH chanteur crooner Egyptien des années soixante (16 au total) à commencer par " Lahn el khouloud" en passant par "El ouissada Al Khalia" jusqu'à son dernier film "Abi faouka chajara".

D'autres petits malins avaient la tête ailleurs passent le film à faire du chahut et applaudissent avec frénésie les scènes de bagarre particulièrement les ébats érotiques ou baisers des acteurs.

D'autres plus sages décortiquaient les Glibettes blanches "Kloub Kräa" (grains de potiron) qui parait-il avaient des qualités thérapeutiques importantes contre le cholestérol ou même de melon et pastèque séchés et salés .

Et plus tard arrivent les Glibettes noires "Kloub Kahla" (grains de tournesol) qui se vendaient par petits verres à thé tripolitain "Kass trabelsi" dans des échoppes ambulantes en face du Casino Municipal éclairées la nuit par de puissants "primus".

Avant la projection du film et jusqu'à installation de tous les spectateurs on passait et repassait toujours les mêmes chansons en français sur Brigitte Bardot "Brigitte Bardot Bardot Brigitte très chaud très chaud ..." et en arabe "saalni ellil" de Ferid Latrache dont le refrain bourdonne encore dans mes oreilles après l'avoir lassement entendu des années entières.

Ensuite "les actualités Tunisiennes" (filmées en 16 mm et développés par la SATPEC en France) .Car il faut savoir qu'à cette époque il n'y avait pas de télé, on suivait les activités du gouvernement et quelques extraits de match de foot avec un mois de retard ! et on était très content de pouvoir les visualiser "after live",

Ensuite les lancements des prochains films. Après un bref intermède d'autres spectateurs se joignent à l'assistance et on commença alors à projeter le film dans un silence quasi-parfait.

C'était vraiment une ambiance féerique .

Et puis un jour le casino devient fripée. On le rasa définitivement dans l'indifférence générale au grand mépris de l'urbanisme, de l'éthique culturelle et des lois (les salles de cinéma sont protégées par des textes législatifs) sans qu'on se souvienne de la dernière séance (ne pas confondre avec la célèbre chanson d'Eddy Mitchell) pour en construire une galerie marchande qui ne voit pas le jour! et çà m'a rendu triste de le voir encore en champ de ruines depuis cinq ans au moins. C'était le cinéma de ma jeunesse arraché en quelque sorte de mon passé. C'était une grande salle mythique qui appartient à l'histoire de Kairouan et au vécu de chacun d'entre nous.

Mais le lieu culte du fameux ciné-bus et qui resta longtemps gravé dans ma mémoire c'est bien entendu le mur du Gouvernorat (ancien siège du Gouvernorat) où le spectacle est offert gratis pour de paisibles et simples citoyens qui venaient s'asseoir spontanément à même le sol avec une auto-discipline incroyable presque subjugués par la magie du cinéma 'scotchés' au mur en guise d'écran où on projetait sous l'égide du Secrétariat d'Etat à l'information sur un minibus volkswagen bien de films populaires Egyptiens notamment de Farid, Abdelwaheb, Omar Charif, Ismail Yacine etc.

A l'époque et précisément durant les années 60 on projetait des films même dans les écoles primaires (Ecole Tarek et El Fath) c'est peut être pour cette raison que les cinéphiles Kairouanais et ils sont très nombreux heureusement ont appris sur le tas le langage cinématographique dès leur plus jeune âge et on commençait déjà à parler de scénario, plan, séquence, montage, fondu, eastmancolor, flash back et un peu plus tard dolby stéréo etc...mais aussi de cinéma western, spaghetti, underground. Cette époque n'est plus qu'un lointain souvenir.

Med Rebai

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MessageSujet: Re: Le Casino municipal de Kairouan   Le Casino municipal de Kairouan EmptyMar 30 Aoû - 0:40

رحلة بلغة ثرية إلى قيروان غنية بالانفتاح والحضارة
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