Le Virus du Nil occidental (en anglais : West Nile Virus) est un virus de la famille des flaviviridae et du genre Flavivirus. (qui comprend également le virus de la fièvre jaune, le virus de la dengue, le virus de l'encéphalite de Saint Louis et le virus de l'encéphalite japonaise). On le retrouve à la fois dans les régions tropicales et les zones tempérées.
Son nom vient du district de West Nile en Ouganda où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d'une forte fièvre. Il a ensuite été détecté chez des hommes, des oiseaux et des moustiques en Égypte dans les années 1950, et a depuis été retrouvé chez l'homme ou l'animal dans divers pays.
Il infecte principalement les oiseaux, mais on a la preuve qu’il peut infecter, outre les hommes, les chevaux, les chiens, les chats, les chauve souris, les tamias, les mouffettes, les écureuils et les lapins domestiques. La principale voie d'infection de l’homme est la piqûre d'un moustique infecté.
Le virus du Nil occidental peut se manifester de trois façons différentes sur les humains. La première est une infection asymptomatique chez la grande majorité des gens qui ne présentent aucun trouble apparent, la seconde est un discret syndrome fébrile, semblable à la grippe, connu sous le nom de fièvre du Nil Occidental,1 la troisième enfin, est une maladie neuroinvasive appelée méningite ou encéphalite du Nil occidental.2 Chez les nombreuses personnes infectées le ratio entre les trois états est à peu près de 110:30:1. 3
Dans la seconde éventualité, l’épisode fébrile apparaît après une période d'incubation de 3 à 6 jours. Il se caractérise par la survenue, accompagnée de maux de tête et de dos, de frissons, de sueurs, de douleurs musculaires, d'un gonflement des ganglions du cou, d'une toux, et de symptômes respiratoires. En plus de ce syndrome grippal, il existe parfois une brève éruption cutanée et certains patients présentent des symptômes gastro-intestinaux avec des nausées, des vomissements, une perte d'appétit ou des douleurs abdominales, ainsi que de la diarrhée. Tous les symptômes sont spontanément résolutifs en 7 à 10 jours, mais la fatigue peut se prolonger pendant plusieurs semaines et les adénopathies persister jusqu’à deux mois.
Dans moins de 15% des cas, des complications peuvent survenir telles que méningites, encéphalites, ou autres.
L'encéphalite qui est la forme la plus grave se manifeste par des symptômes similaires aux précédents mais aussi par une baisse de la vigilance, pouvant aller jusqu’à un état comateux. Les réflexes ostéo-tendineux sont d'abord vifs, puis abolis. Il existe également des troubles extrapyramidaux. La récupération est marquée par une longue période de convalescence avec une grande fatigue.
La survenue de flambées récentes a conduit à une étude plus approfondie de la maladie et d'autres formes, plus rares, ont été identifiées. La moelle épinière peut être infectée, avec apparition d’une myélite antérieure avec ou sans encéphalite. 4 Une association avec le syndrome de Guillain-Barré a été identifiée5 et parmi d'autres effets rares on a observé une choriorétinite multifocale (qui possède une spécificité à 100% pour l'identification d’une infection par le virus du Nil Occidental chez les patients atteints d'encéphalite),6 une hépatite, une myocardite, une néphrite, une pancréatite et une splénomégalie.789
Taux de mortalité
Généralement le malade récupère spontanément, parfois avec des séquelles, mais la maladie peut s'avérer mortelle, chez les personnes âgées ou immunodéprimées dans 3 à 15% des cas.
Aux États-Unis en 2007, sur un total de 3630 cas d'infection par le virus du Nil Occidental avec maladie neuro-invasive, 124 décès ont été signalés. 10 Cela signifie que pour les infections sévères, on observe 3,4% de décès et que le taux de mortalité général a été probablement largement inférieur à 4% puisque la plupart des cas sont bénins.