7-Les causes du piétinement : Simplement ces raisons ne sont pas suffisantes pour conférer à Kairouan le statut de zone privilégiée d’implantation industrielle en voilà les causes principales :
Ces causes sont multiples et complexes. D’après nos discussions avec les responsables et les chefs d’entreprise de la ville quatre causes principales surgissent du lot :
1-Il s’agit en premier d’une main d’œuvre d'exécution encadrée par une poussée syndicale peu docile et coopérative et pourtant la faiblesse du syndicalisme est planétaire (taux mondial des syndiqués voisinant les 10% soit 167 millions) !
2-un rotissoir à fisc avec tournebroche permanent et dur à supporter par une chaire fraîche d’entreprises naissantes.
D’après une étude faite pour le compte de l’American Electro-Electronics Association les entreprises sont divisées en 4 catégories :
-Adultes plus de 20 ans
-Adolescentes de 10 à 20 ans
-En développement de 5 à 10 ans
-En création de 0 à 5 ans
Comprenez qu’il serait plus commode de ne pas les harceler par des redressements continus. Trop d’impôt tue l’impôt. Sûrs d’avoir moins à payer à l’état les tunisiens se seraient mis à travailler davantage créant un surcroît de richesse dont bénéficieraient les caisses sociales.
Nou saluons ici la grande décision de son excellence le Président de la République qui vient de promulguer en date du 18.12.2006 la loi relative à la réduction des taux d’imposition des sociétés et à l’allégement de la charge fiscale des entreprises, après son adoption par la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers.
Cette loi vise, notamment, à réduire de 35 à 30% le taux d’imposition des sociétés, pour la majorité des activités, à abandonner le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 29% et à le réduire à 18%, outre la facilitation de la restitution du trop-perçu sur la TVA, de manière à conforter la compétitivité de l’entreprise et à contribuer à l’accélération du rythme de développement et de création de postes d’emploi.
3-des promoteurs qui privilégient de loin les commodités d’infrastructure des grandes villes aux avantages accordées en matière de développement régional et préfèrent se rabattre sur les programmes de mise à niveau dont la procédure est nettement plus avantageuse et rapide (Fonds Européens) dont l’aide financière peut aller jusqu’à 70% du coût des études de diagnostic, des investissements matériels et immatériels ! D’ailleurs dans ce contexte, les quelques rares entreprises kairouanaises (4) Jouda-Soboco-Filature de Hajbe Layoun-King Flex n’ont profité que de 0,5% des primes octroyés par le PMN (Programme de mise à niveau) soit (3,7 MD) sur une enveloppe globale de 536MD.
De plus et depuis 2002 cinq activités largement répandues ont été curieusement exclues des avantages du développement régional (Carrières de pierre, boulangeries, laboratoires de développement de films, torréfaction de café et condiments divers)
4-un cadre de vie peu agréable dans une ville à la saleté gluante démunie de toutes commodités et loisirs. Et pourtant ce sont les kairouanais eux-mêmes qui contribuent en premier lieu à cette croissance d’insalubrité. Il suffit de sillonner la ville pour se rendre compte de la grande aversion qu’inspire cette ville à tout patriote. Et pourtant cette ville faisait autrefois la fierté de toute l’Afrique du Nord.
Toutefois, Il faut reconnaitre que la nouvelle équipe dirigeante de la municipalité s'active ces derniers temps pour donner une touche "clean" à la ville et entamer à la grande satisfaction des kairouanais de grands travaux d'embellissement de la ville notamment avec l'adhésion de kairouan au projet de la "ville jardin" en concrétisation du du 15e point du programme électoral de la Tunisie de demain. Un très beau programme en perspective.
http://www.kairouan.org/fr/pratique/news.htmViennent ensuite dans l’ordre décroissant :
-la rareté d’hommes d’affaires ayant le profil de véritables entrepreneurs
-l’insuffisance de l’infrastructure de base. Les zones actuellement non aménagées ne constituent en aucune manière des lieux propices pour l’installation des entreprises. L’insuffisance de l’infrastructure de base se situe également au niveau des voies de communication entre Kairouan et Tunis d’une part et entre Kairouan et le Sahel d’autre part.
Les routes Kairouan-Enfidha et Kairouan-Sousse sont tout le temps encombrées et exigues ce qui rend la communication lente, difficile et dangereuse occasionnant le plus souvent de nombreux accidents de la circulation.
Pourtant, il n’est pas concevable de promouvoir structurellement Kairouan sans la décloisonner et ce en l’ouvrant sur le sahel avec ses commodités (ports, aéroports, réseaux bancaires et commerciaux , hôpitaux et cliniques, etc..).
Actuellement, Kairouan est fermée sur elle-même et ne profite pas de l’environnement de proximité à savoir le vaste marché du sahel.
Résultat, sur les 270 entreprises recensées les cinq dernières années, il n’en reste que 224 (106 dont le nombre d’emploi est égal ou supérieur à 10 représentant 1,9% du tissu industriel du pays (5.468). On est loin de la région de Monastir comptant 705 entreprises, Sfax (675), Sousse (523), Mahdia (137), mais mieux loti que Sidi Bouzid (43), Siliana (39), Gafsa (49) et Kasserine (37) et 118 dont le nombre d’emploi est inférieur à 10) 46 liquidées ou en arrêt et même plus on parle même d’une soixantaine eu égard le caractère aléatoire des ouvertures et des fermetures. Jusqu’à présent personne n’a eu le courage de les inventorier et d’analyser les causes de ce piétinement alarmant et qui donnent du fil à retordre aux autorités en matière d’emploi.Leur principale erreur est de miser sur le marché local trop exigu et actuellement déprotégé.
Ces arrêts et liquidations ont touché principalement la ville de Kairouan. Cela signifie qu’en matière d’industries manufacturières la ville de Kairouan subit un processus de désinvestissement. Et c’est tant mieux dans la mesure où nous migrons de la société post-industrielle vers la société de services.
La décision du Président Ben Ali lors du 19e anniversaire du changement de construire une bretelle reliant la partie nord de l’autoroute du sud contribuera très certainement à édifier une voie de communication digne de ce nom. cette décision sage et historique a été accueillie par tous les kairouanais avec joie, enthousiasme et gratitude envers le chef de l'état. Mais l’idéal serait aussi de veiller à rétablir la ligne de chemin de fer fermée depuis les inondations de 1969 !
En revanche, il est important de signaler que nous avons beaucoup d’atouts dédiés aux métiers de l’externalisation et de la délocalisation pour aguicher de nouveaux promoteurs étrangers travaillant sur l’export en plus de ceux déjà installés et qui trouvent bien leurs comptes avec l’abondance de la main d’œuvre, les nombreuses incitations fiscales et financières.
Il importe de travailler l’offshoring et le nearshoring en crédibilisant la destination Kairouan sur ces marchés par une offre plus structurée et visible pour les investisseurs étrangers.
Le volontarisme de l’Etat qui accompagne de manière harmonieuse et coordonnée le développement du secteur des investissements directs étrangers IDE n’est plus à démontrer
En attendant les PMI doivent comprendre que leur salut réside dans l’exportation et l’intégration. C’est le seul potentiel de croissance. Il nous faut maintenant produire l’exportable et non l’importable
Med Rebai Partie IV suivra