L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a publié mercredi un rapport dans lequel elle recense une quarantaine de facteurs qui peuvent expliquer la disparition progressive des abeilles depuis les années 1980. Aux côtés des pesticides, déjà accusés par les apiculteurs, est désigné comme ennemi public n°1 le varroa, un acarien destructeur.
Il n'y a pas un mais bien des ennemis des abeilles, c'est-à-dire plusieurs facteurs différents qui expliquent que les abeilles soient décimées depuis les années 1980, avec une surmortalité en France qui atteint 30 à 35%. C'est la conclusion d'un rapport publié mercredi par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments qui espère ainsi apporter "des réponses aux apiculteurs français".
40 facteurs nocifs et cinq grandes catégories de responsables ont été établis. En première ligne, l'Afssa pointe du doigt les agents biologiques, les prédateurs, les parasites, les champignons, les bactéries et autres virus. A commencer par le Varroa destructor, un acarien parasite bien connu des apiculteurs et déjà qualifié "d'ennemi numéro un" dans le rapport du député de Haute-Savoie Martial Saddier, remis cet automne au ministre de l'Agriculture. Le varroa injecte des substances toxiques dans l'organisme des abeilles et génère du stress dans la colonie.
L'Afssa n'écarte pas la responsabilité des agents chimiques, rappelant que plus de 5.000 produits phytopharmaceutiques sont actuellement commercialisés. Mais l'organisme sanitaire se garde bien de stigmatiser l'un ou l'autre. Les apiculteurs sont eux en guerre depuis plusieurs années déjà contre le Regent, un insecticide.
Les abeilles souffrent enfin de l'air du temps et de la dégradation de leur environnement, notamment en termes de biodiversité. Une agriculture trop intensive ne laisse pas de place à la pollinisation. Pour mieux observer l'évolution de la situation, l'Afssa recommande de créer un réseau national d'alerte sur les maladies des abeilles.
Source: Europe1.fr