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Kairouan - Patrimoine
Pour un tourisme vivant et durable
A multiples facettes, l’atelier du patrimoine intitulé «Réhabilitation et tourisme durable», organisé le 29 juillet par l’INP et le projet Réhabimed à Kairouan, est devenu, l’espace d’une journée, un porte-parole de la promotion du tourisme durable à Kairouan et de la réhabilitation de son tissu urbain, et ce, à travers des communications, des débats, des expositions et des projections de documentaires.
Des représentants de la société civile, des professionnels, des promoteurs et des responsables régionaux ont participé à cet atelier et ont souligné dans leurs interventions la nécessité de mettre en exergue le statut «ville du patrimoine mondial de l’Unesco», de faire de Kairouan une plateforme pour le dialogue des civilisations et des cultures, mais aussi de créer beaucoup plus d’animation pour les touristes, d’améliorer ce qui existe déjà en matière de produits, de qualité et d’environnement, d’élaborer un plan directeur de développement touristique pour le gouvernorat au riche patrimoine historique et culturel et, enfin, de créer de petites unités d’accueil et des gîtes ruraux qui encourageraient les séjours prolongés, notamment à Oueslatia, riche en vestiges romains et célèbre par les grottes de Djebel Essarj et par les ruines de Ksar Ellamsa et de Aïn Jloula.
En effet, ont-ils souligné, la qualité de ces sites historiques et l’esprit des lieux ne peuvent s’accommoder d’un tourisme banal et de transit.
Dans son intervention, le Dr Mourad Rammah, conservateur de la Médina de Kairouan, a évoqué les efforts fournis par les responsables à l’échelle régionale et nationale afin de faire de la capitale aghlabide une destination privilégiée dans le cadre d’un développement touristique intégré et durable.: «Ces efforts ainsi que tous les projets en cours de réalisation font écho à la décision présidentielle d’élaborer une étude de projet touristique cohérent à même de contribuer à la promotion du secteur touristique dans la région…», a-t-il précisé, avant de mettre en relief l’expérience de l’Association de sauvegarde de la Médina de Kairouan, dont l’approche ne se limite pas à la préservation de l’authenticité culturelle de la ville de Okba, mais aussi elle vise à faire en sorte que le patrimoine soit un des moteurs du développement durable.
Projet de sauvegarde de la place Jraba
A l’issue des débats, tous les participants ont formulé un certain nombre de recommandations visant l’élaboration d’une stratégie de consolidation du tourisme écologique et culturel, une meilleure commercialisation du produit existant, l’amélioration de sa notoriété et la multiplication des centres d’intérêt, outre la nécessité de restaurer le maximum de demeures kairouanaises afin de garder leur authenticité.
A la clôture de l’atelier, l’on a passé en revue le projet d’aménagement et de réhabilitation de la place Jraba, dont les travaux débuteront au mois d’octobre 2006 et seront financés par l’INP et le projet Réhabimed.
Inscrite dans le noyau ancien de Kairouan, la place Jraba est attenante au souk des Jerbiens qui porte le même nom et qui fut réputé pour ses métiers à tisser, les couvertures kairouanaises en laine, à côté des gants de toilette.
Aujourd’hui, le souk a perdu sa vocation pour se spécialiser dans les produits artisanaux sollicités par l’activité touristique. Des ateliers de tissage existent actuellement aux abords immédiats de la place. En plus de sa proximité du souk, la place Jraba occupe un endroit important qui dessert des monuments variés, entre autres la mosquée des Trois-Portes, la zaouia Sidi Abid Ghariani et Bir Barrouta.
Néanmoins, elle souffre de plusieurs maux, dont l’état dégradé du sol, la présence de façades ne présentant aucun intérêt historique ou architectural, l’absence d’éclairage public et de protection solaire, la présence d’un transformateur d’électricité et d’une signalétique médiocre (écriture sur les murs, pancartes métalliques, etc.).
Quant aux composantes du projet de sauvegarde, elles ont pour objectifs le contrôle et l’orientation des activités économiques pour garder uniquement celles qui sont compatibles avec la place, l’amélioration des services publics et de l’environnement (eau, assainissement, éclairage, ramassage des ordures), la mise en place d’une signalétique pour le circuit touristique, l’édification d’un sabbat (allée voûtée) confirmant l’importance du passage menant au café et aux souks, la démolition du transformateur, afin d’aérer la place, la plantation de six palmiers, la reprise de la façade du dispensaire, la recherche appropriée d’un calpinage évoquant le carreau de céramique du mihrab de la mosquée Okba, la mise en place d’un trottoir qui longerait la partie sud-est et sud-ouest de la placette et la proposition d’éléments verticaux pour ponctuer l’espace de la place, pouvant servir de support à un éclairage approprié.
Fatma ZAGHOUANI
Lapresse 7/8/2006
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