Portrait de M. Lotfi Hamdi, chercheur tunisien
Valoriser l’échange d’expériences et le transfert de savoir-faire et de technologie
Chercheur de renommée, Lotfi Hamdi fait partie de cette élite tunisienne vivant à l’étranger qui a décidé de mettre ses compétences au service de son pays. Natif de la ville de Sbikha à Kairouan, M. Hamdi a effectué ses études supérieures à l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique, couronnées par un diplôme d’études approfondies, avant d’intégrer l’Université Aix-Marseille 3 qui lui ouvre ses portes.
Depuis, le chercheur ambitieux s’est engagé sur un parcours sans faute, balisé de réussites. Il prépare une thèse de doctorat dans le cadre d’un contrat-recherche et industrie au sein du Centre des études atomiques de Cadarache. Préférant s’orienter vers la recherche et développement plutôt que vers la recherche théorique, il développe, ensuite avec l’équipe du centre, un système de gestion optimale de transfert des énergies renouvelables.
En 1996, alors, enseignant à l’Ecole supérieure des ingénieurs de Marseille, M. Hamdi commence à s’intéresser à la possibilité de valoriser la recherche au profit de la création de projets innovants à l’impact socio-économique certain. «J’ai voulu saisir l’opportunité de la mise en place des nouvelles lois de l’innovation en France, qui a servi de cadre pour la création des incubateurs universitaires venant, ainsi, s’ajouter à la chaîne de développement et de management de l’innovation composée de pépinières d’entreprises et de technopôles», explique, à ce propos, M. Hamdi.
Cap sur la coopération Nord-Sud
M. Hamdi intègre, alors, Marseille Innovation, en tant que responsable des relations internationales et lance, en 1999, la première opération de coopération avec les Ecoles nationales des ingénieurs de Tunis et de Sfax qui débouche sur le lancement de la première pépinière technologique Sfax Innovation.
Une convention est, par ailleurs, signée avec l’Association des anciens de l’ISG «pour créer une dynamique entre les acteurs œuvrant dans le domaine de la technologie, de la gestion et des finances» relève, à ce propos, le chercheur. La coopération va se consolider avec la signature d’une convention entre les ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Industrie. «Depuis, nous avons travaillé en collaboration avec l’API pour mettre en place la première dizaine de pépinières d’entreprises en Tunisie», a relevé M. Hamdi.
Marseille Innovation organise des stages de formation, avec le soutien du Service de coopération et d’action culturelle auprès de l’ambassade de France à Tunis, au profit des cadres des pépinières tunisiennes. «Au moins, une vingtaine de cadres ont été formés en France», affirme, à ce propos, le chercheur. La société prend part, par ailleurs, aux deux premières Criées des start-up en lançant le concours des porteurs de projets à l’Insat et à l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace).
En 2005, des cadres tunisiens, en collaboration avec d’autres partenaires du pourtour méditerranéen, signent la charte qui prévoit la constitution du Réseau euro-méditerranéen de l’innovation, idée lancée par Marseille Innovation.
Stages de formation pour les cadres tunisiens
Dans le cadre de la création de ce vaste réseau, — M. Hamdi est en charge de sa coordination —, deux colloques internationaux Medinnov 2005 et Medinnov 2006 ont déjà été organisés. Le colloque Medinnov 3 s’est tenu en novembre dernier, tandis que la société est en train de préparer actuellement le colloque Medinnov 4 qui se tiendra au cours de la semaine économique de la Méditerranée à Marseille qui a lieu chaque mois de novembre.
«Les partenaires tunisiens sont largement impliqués dans le réseau Medinnov.com, observe M. Hamdi. Ils font partie du comité de rédaction de la lettre électronique Medinnov qui en est aujourd’hui à sa 13ème édition et qui comporte quatre rubriques: les news des pôles de production de contenu en Méditerranée, les news e-pays sur les TIC ainsi qu’une rubrique e-opportunité ouverte aux entreprises technologiques qui recherchent des partenaires dans les pays méditerranéens et une dernière rubrique consacrée, chaque fois, à un dossier spécial».
La société peaufine actuellement, avec l’API, le programme des stages de formation pour le dernier semestre de l’année 2008. Comme quoi, derrière tout ce travail se cache la volonté de fer d’un homme marié, père de famille, installé en France, quicherche, comme il aime bien l’affirmer, à «œuvrer pour le positionnement stratégique de la Tunisie au sein du pourtour méditérranéen dans le domaine de la recherche».
I. HAOUARI
Impulser l’innovation dans le pourtour méditerranéen
M. Lotfi Hamdi a effectué, entre 2004 et 2005, une recherche sur l’état d’avancement de l’innovation dans les pays du pourtour méditerranéen financé par l’Agence française des investissements internationaux (Anima/Afii). En novembre 2005, l’étude est publiée sous forme d’ouvrage intitulé : "La Méditérranée intelligente : innovation, pôle technologique et attraction de l’investissement". Le chercheur crée, par ailleurs, la même année, l’Association des investisseurs tunisiens en France dont l’objectif est d’instituer une Chambre de commerce franco-tunisienne, régie par la loi française.
Le 19 novembre 2007, la Chambre de commerce France-Tunisie est lancée (agrément en cours). «160 entreprises françaises soutiennent la création de cette chambre car elles sont intéressées par le contexte économique tunisien». Dans le cadre de la création de cette chambre, 32 entreprises françaises ont effectué, en avril dernier, un séjour d’études et d’affaires afin d’étudier les opportunités d’investissement en Tunisie.
«Ce programme a pu être mis en place grâce au secrétaire général adjoint en charge du programme d’avenir au sein du RCD, a affirmé, à ce propos, M. Hamdi. Les chefs d’entreprise ont rencontré des membres du gouvernement et ont, par ailleurs, visité les technopôles tunisiens. Ils ont également pris connaissance du Fonds 26-26 présenté par M. Omar Ben Mahmoud. Ils ont, enfin, été reçus par le maire de Tunis».
I.H
source journal LA PRESSE du 15/05/2008
Accueil 
