Voitures chinoises...
... l'imparable tsunami !
Le Vieux Continent s'inquiète et l'Amérique est en alerte. La menace jaune ne va pas tarder à inonder nos contrées occidentales d'une production automobile de très haute voltige. Tous les moyens sont bons pour stopper les effets de ce tsunami socio-économico-culturel. Tous les voyants sont au rouge. Les politiques manquent d'arguments pour affronter une situation nouvelle certes, mais prévisible depuis des lustres. Quand Alain Peyrefitte écrit "Quand la Chine s'éveille" il y a quelques décennies, les gloussements vont bon train, les haussements d'épaule sont légions et le dédain se mêle déjà avec une certaine puanteur au mépris. Déjà dans les années 60/70, la France est hautaine et fière. Sûre d'elle, de son industrie, de ses capacités technologiques, de son potentiel, elle est au dessus de toutes ces considérations d'un autre temps. Et puis, comme d'habitude… on verra plus tard…! Plus tard, c'est déjà aujourd'hui et loin de s'être préparée à une concurrence mondialisante, la France n'a plus grand chose à vendre hormis son âme. Et encore, vaut-elle encore une roupie?
Je me souviens d'un temps pas très lointain où, pour combattre les productions asiatiques, la France avait instauré les quotas. Un genre de protectionnisme à 2 balles qui n'empêche rien et instaure un climat malsain en aiguisant les rancœurs.
Ce sont d'abord les Japonais qui tentent la percée avec des modèles un tantinet pas très modernes. Des modèles esthétiquement souvent affreux, des mécaniques pas toujours très fiables, des services après vente très aléatoires, des réseaux très clairsemés… La leçon est cuisante pour le Pays du Soleil Levant qui ne réussit pas à renouveler l'exploit de la conquête motocycliste. Mais le Japonais est volontaire, opiniâtre et courageux. Il travaille beaucoup et ses aptitudes techniques sont multiples. Le Japonais remet son ouvrage sur le métier avec persévérance avec la réussite au bout du chemin. Le Japonais apprend vite, observe, étudie, tire les leçons, anticipe les coups et prévoit l'avenir. Tranquillement, obstinément, sans bruit, l'industrie automobile japonaise se structure et s'implante en Europe. Puis c'est au tour des Coréens à subir les sarcasmes occidentaux et les entraves commerciales. Hyundaï a débuté sa conquête automobile par la Belgique, l'Allemagne et l'Espagne. Les frontières françaises étaient étanches, pas pour tout le monde. De nouveau, la sagesse orientale fait son œuvre et on sait ce qu'il en est devenu des intentions coréennes dans notre marché automobile hexagonal.
C'est à présent du côté chinois que lorgnent nos regards dédaigneux. On refait le match et on se refait le film malgré les leçons d'un passé pourtant peu glorieux que la France a décidément bien du mal à tirer.
Certaines langues de vipère vertueuses se plaisent aujourd'hui à jeter le trouble sur le Peuple Chinois, sa République, ses travers en mêlant avec bienveillance et opportunisme les douleurs tibétaines, les Olympiades et la production industrielle chinoise alors que leurs maisons regorgent d'importations "made in china". Notre pouvoir d'achat ou ce qu'il en reste demeure ce qu'il est grâce à la nuée de containers chinois qui envahissent nos ports et notre économie. Informatique, audiovisuel, multimédia, téléphonie, vêtements, chaussures, objets divers, tant et mille choses qui font notre quotidien et que nous pouvons acheter parce qu'ils proviennent de Chine.
Alors, que diable, un peu de décence! Brûler aujourd'hui ce que l'on a adulé hier, voilà bien un principe franco français qui nous fait honte et nous range au rayon des loosers.
L'industrie automobile chinoise en est encore à ses balbutiements et il y a encore quelques efforts à faire de la part des chinois pour atteindre le niveau européen. Et on entend déjà quelques professionnels ironiques qui croient judicieux de porter le jugement suprême, relevant de ci de là quelques défauts de conception pour condamner sans appel des modèles pas si mauvais que ça.
Personne ne peut ignorer la puissance économique de la Chine, son immense potentiel technologique et sa volonté sans faille de compter parmi les meilleurs. Les constructeurs chinois sont suffisamment intelligents pour s'entourer des valeurs sûres étrangères dans les domaines encore sensibles. Du coup, dans quelques années, ceux là même qui se croient malins en vomissant leurs critiques souvent sans fondements sur le moyen terme, deviendront la risée de tout un peuple. Une fois de plus, la France et ses bienpensants seront passés à côté de l'Histoire, persuadés qu'ils sont encore les meilleurs alors que cela fait des lustres que les lauriers tricolores se sont défaits. Dans quelques années, vous roulerez chinois et vous en serez fiers. Allez… une folie…! Parions là que sous 10 ans, la voiture de l'année sera chinoise…! J'arrête là ma bafouille car je sens madame avoir ses nausées et j'aperçois monsieur se jeter sur ses pilules décidément difficiles à avaler…!
Source : lemagauto
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